RICHARD III - Froidement cruel (14/07/15)
Le plateau abaisse son cercle de terre battue vers le public. Un cirque, une arène qui annonce la mort. C’est dans cette poussière collante, et devant un simple mur échafaudé, que la tragédie de Richard III va prendre place. Dans cette famille maudite, où le droit ne règne que la par le sang, Richard – espèce de monstre boiteux, difforme, aux désirs pervers de puissance – avance sur les cadavres et se délecte de son goût de la mort et du sexe, qu’il confesse à un micro suspendu au centre de la scène.
Donné à l’Opéra d’Avignon par la troupe de la Schaubühne de Berlin menée à la mise en scène par Thomas Ostermeier, l’œuvre convainc grandement le public, sans pour autant créer une tension dramatique outre mesure. Lars Eidenger dans le rôle titre, conduit cette macabre danse politique avec une cruauté calme, froide et calculée. Précision de chaque geste, gravité de chaque moment, le jeu vigoureux des comédiens qui l’entourent est sans équivalent chez nos artistes français. Rien de fébrile ni de rapide, le drame se déroule de façon mesurée, presque lentement, offrant des images cauchemardesques d’une force inouïe, comme ces jeunes princes en mannequins réalistes articulés qui s’en vont à la mort, ou ce roi s’enfonçant dans la folie le visage barbouillé de blanc pendu comme une charogne par une jambe dans le vide. La sourde brutalité qui nourrit les mots de Shakespeare trouve dans ce travail magistral une résonnance qui fera date.
Donné à l’Opéra d’Avignon par la troupe de la Schaubühne de Berlin menée à la mise en scène par Thomas Ostermeier, l’œuvre convainc grandement le public, sans pour autant créer une tension dramatique outre mesure. Lars Eidenger dans le rôle titre, conduit cette macabre danse politique avec une cruauté calme, froide et calculée. Précision de chaque geste, gravité de chaque moment, le jeu vigoureux des comédiens qui l’entourent est sans équivalent chez nos artistes français. Rien de fébrile ni de rapide, le drame se déroule de façon mesurée, presque lentement, offrant des images cauchemardesques d’une force inouïe, comme ces jeunes princes en mannequins réalistes articulés qui s’en vont à la mort, ou ce roi s’enfonçant dans la folie le visage barbouillé de blanc pendu comme une charogne par une jambe dans le vide. La sourde brutalité qui nourrit les mots de Shakespeare trouve dans ce travail magistral une résonnance qui fera date.
François Varlin
> D’après William Shakespeare. Mise en scène : Thomas Ostermeier. Avec : Lars Eidinger, Moritz Gottawald, Eva Meckbach, Thomas Bading...
Opéra Théâtre, tél. : 04 90 14 14 14, jusqu’au 18/07 (sauf les 10 et 15/07)
Photo : Christophe Raynaud de Lage