CDN BESANÇON FRANCHE-COMTÉ
[BUS] Hamlet
Le 3 Septembre 2022
Au théâtre comme en musique il y a des grands tubes, les incontournables, ceux dont le refrain ou la citation ont parcouru le monde. Celui qui reste en tête de ce classement depuis des siècles c’est bien Hamlet. Pourtant, c’est la première fois qu’il sera représenté à Bussang, sur la grande scène du Théâtre du Peuple.
« Mettre en scène Hamlet aujourd’hui, c’est mettre en scène l’histoire du Théâtre » nous dit Simon Delétang. Il ne s’agira pas pourtant d’historiciser cet Hamlet, mais plutôt de créer du vivant, du présent, du mouvement ; que l’élégance des déplacements contraste avec l’enlisement de la pensée et l’inaction. « Créer un cadre propice à la mise en valeur du drame et des interprètes » et le metteur en scène, par son goût pour la scénographie, maitrise cela parfaitement.
Hamlet est une œuvre placée sous le signe de la mort, de la vengeance, de la vanité et c’est en cela qu’elle est profondément poétique. Ici, la forêt de Bussang sera la compagne fidèle de ce projet où la force des images scéniques rejoindront la puissance des mots.
Il fallait pour cet évènement réunir une grande troupe, ce sera celle de Bussang, composée traditionnellement d’artistes professionnels et amateurs et c’est le comédien Loïc Corbery, sociétaire de la Comédie-Française qui nous fait l’honneur d’incarner Hamlet.
Le 3 Septembre 2022
Au théâtre comme en musique il y a des grands tubes, les incontournables, ceux dont le refrain ou la citation ont parcouru le monde. Celui qui reste en tête de ce classement depuis des siècles c’est bien Hamlet. Pourtant, c’est la première fois qu’il sera représenté à Bussang, sur la grande scène du Théâtre du Peuple.
« Mettre en scène Hamlet aujourd’hui, c’est mettre en scène l’histoire du Théâtre » nous dit Simon Delétang. Il ne s’agira pas pourtant d’historiciser cet Hamlet, mais plutôt de créer du vivant, du présent, du mouvement ; que l’élégance des déplacements contraste avec l’enlisement de la pensée et l’inaction. « Créer un cadre propice à la mise en valeur du drame et des interprètes » et le metteur en scène, par son goût pour la scénographie, maitrise cela parfaitement.
Hamlet est une œuvre placée sous le signe de la mort, de la vengeance, de la vanité et c’est en cela qu’elle est profondément poétique. Ici, la forêt de Bussang sera la compagne fidèle de ce projet où la force des images scéniques rejoindront la puissance des mots.
Il fallait pour cet évènement réunir une grande troupe, ce sera celle de Bussang, composée traditionnellement d’artistes professionnels et amateurs et c’est le comédien Loïc Corbery, sociétaire de la Comédie-Française qui nous fait l’honneur d’incarner Hamlet.
Comme il vous plaira [Fragments]
Du 4 au 5 Novembre 2022
Pour la réouverture du théâtre, l’ensemble de la promotion du DEUST Théâtre de l’Université de Franche-Comté inaugurera le plateau du CDN. S’emparant de fragments de Comme il vous plaira ces quinze jeunes gens en formation plongeront dans l’univers subversif et onirique de la comédie shakespearienne sous la direction de Célie Pauthe. La forêt où Rosalinde et sa cousine Célia se réfugient pour échapper à l’autorité des pères et à la violence de l’ordre politique régnant y est tant le lieu de l’authenticité de la pensée libérée que celui de la transgression et du travestissement. On y trouve parmi les bêtes sauvages et les décors pastoraux de curieux penseurs alternatifs bannis de la cour dont Jacques le mélancolique défenseur radical de la faune et de la flore sylvestre. Rosalinde prenant les habits et l’aspect d’un homme cherche à mettre à l’épreuve Orlando l’homme qu’elle aime en de troublants entretiens bouleversant les frontières du genre. Les jeunes artistes, imprégnés des révolutions #metoo, traversés par les questionnements identitaires liés aux assignations de genre et nés eux-mêmes dans le changement climatique, donneront vie le temps de ce chantier de création aux puissantes résonances contemporaines de la pièce de Shakespeare.
[BUS] Boudoir à Vidy-Lausanne
Le 12 Novembre 2022
Dans cette nouvelle création, Steven Cohen reçoit dans son boudoir. Le boudoir est traditionnellement une salle de la maison bourgeoise réservée aux conversations féminines, entre le salon et la chambre – double inversé de l’espace public et civil largement masculin – un espace à la réputation légère voire méprisée mais dont Sade a fait le lieu d’une liberté retrouvée et revendiquée par le rapprochement entre sexualité et philosophie, intimité et critique sociale des dogmes et des pouvoirs contraignants.
Steven Cohen est présent dans l’espace, seul, hôte autant que meuble parmi les meubles. Il accueille les spectateurs dans un espace intimiste conçu par lui et en sa présence : un lieu scénographié et décoré, chambre de souvenirs autant que salon à l’élégance surannée, rassemblant des objets et meubles divers (son œuvre de plasticien est faite de meubles qu’il transforme, adapte ou détourne), tableaux et candélabres, œuvres graphiques et statuaires animalières habillées.
Steven Cohen opposera à cet espace intime, simultanément ou successivement, des enregistrements vidéo d’actions réalisées en extérieur dans des lieux symboliques et mémoriels et basées au contraire sur l’exposition du privé ou de l’intime dans l’espace public. Dans les deux cas, formes et actions – qui ont le corps métamorphosé de Steven Cohen comme centre – révèlent comme se tressent ensemble conflits intérieurs, représentations, oppressions et loi.
Plutôt vomir que faillir
Du 29 Novembre au 3 Décembre 2022
Boutons sur le nez et le front, poils et seins qui poussent trop et pas assez, à l’adolescence, rien ne va. Où qu’on se trouve, on n’est pas à sa place : que ce soit dans le cadre de la famille ou dans celui du collège, les règles sont inadaptées aux corps et aux esprits en pleine transformation. La performeuse Rébecca Chaillon garde de cet âge le goût amer d’une incompréhension généralisée. À partir de la rage ressentie alors, du rejet viscéral de l’ordre imposé, en somme, de ce qu’elle n’a pas digéré, elle crée Plutôt vomir que faillir, son premier spectacle pour un public adolescent. Replongeant dans ces années, dans la cantine d’un établissement scolaire, dans la cuisine d’une famille nombreuse non blanche, elle donne à voir le surgissement d’une intimité en construction, les tempêtes douces ou violentes qui déterminent appétits, désirs et dégoûts, les questions qui fâchent et qui forgent la personnalité. Entourée de quatre jeunes interprètes, Rébecca Chaillon compose le spectacle qu’elle aurait aimé voir quand elle était au collège. Un spectacle dont la poésie et la force de subversion pourrait soigner notre corps intime et social.
Bandes
Du 14 au 15 Décembre 2022
Quel est le point commun entre les punks, les dadaïstes, Guy Debord ou les Communards, sinon ce besoin brûlant de se réunir dans des caves ou des cafés pour bousculer, à coups de véhémente poésie, les codes et les frontières du système établi ? Comment ces bandes d’amis, tissées de liens intenses défaits et refaits, peuvent-elles vivifier notre propre énergie critique face au monde qui est le nôtre ? Avec Bandes, spectacle hybride inspiré de Lipstick traces : Une histoire secrète du XXème siècle, de Greil Marcus, la compagnie Animal Architecte déploie une carte composite et bigarrée de la contre-culture du siècle dernier. À l’image de ces bandes d’artistes révoltés et de leur histoire faite de heurts, de fragments et de rebonds, cette deuxième création de la compagnie est un foisonnant collage de temporalités qui s’entrechoquent et se croisent, nourri d’improvisations, d’archives reconstituées, d’envolées musicales. Sous la direction de Camille Dagen, cinq jeunes acteurs et actrices empoignent cette matière pour se fabriquer une mémoire, se choisir des alliés dans le passé et se donner des armes pour affronter l’époque.
Jours de joie
Du 11 au 12 Janvier 2023
Extérieur jour : au bord d’une rivière, dans le calme jardin qui jouxte un cimetière, trois familles se croisent. Intérieur nuit : trois semaines plus tard, dans l’appartement de David se succèdent voisins, collègues, amis, parents. Au cours de ces deux journées, qu’ils se connaissent ou non, les personnages partagent leurs réflexions sur la vie et la mort, le couple et les blessures amoureuses, la paternité et la maternité. Avec Jours de joie, Stéphane Braunschweig poursuit un compagnonnage, entamé en 2011, avec le dramaturge norvégien Arne Lygre, dont il a déjà monté quatre pièces. L’écriture sobre et énigmatique, précise et suggestive, déploie des fictions troublantes à la construction dramatique implacable. Ce théâtre qui semble suivre pas à pas la précarité et l’incertitude de nos vies, Stéphane Braunschweig le donne à voir dans de grands espaces poétiques, à même de faire résonner à la fois sa violence existentielle et son exploration souvent ludique des relations humaines. La pièce d’Arne Lygre offre une plongée dans notre façon d’habiter la société. En émerge un chant, qui malgré tout rend hommes et femmes heureux, qui emplit les jours de joie.
[BUS] Portraits
Le 21 Janvier 2023
Pour ce nouveau projet, Lina Majdalanie et Rabih Mroué mettent en scène les récits écrits par trois Libanais·es, leurs expériences et leurs mémoires, et leurs mots sont redoublés ou confrontés chacun à un·e autre artiste – de danse, de musique ou d’art plastique.
À travers leurs créations, Lina Majdalanie et Rabih Mroué sondent l’histoire de leur pays, le Liban, avec la distance ironique, le sens de la déconstruction, la simplicité et l’inventivité qui les caractérisent. Ils explorent les points de jonction et de friction entre réalité et représentations, interrogeant dans un même mouvement l’Histoire et ses mythes, les pouvoirs et leurs mises en scène, les consciences arabes et européennes, la scène théâtrale et ses inventions.
Le cœur au bord des lèvres
Du 31 Janvier au 3 Février 2023
D’origine libano-syrienne, la chanteuse Asmahan a construit une carrière fulgurante sur les scènes du Caire, avant de mourir à 27 ans dans un mystérieux accident. Cette figure de l’émancipation féminine, devenue mythique dans le monde arabe, n’a laissé comme traces matérielles que ses chansons, deux films et quelques photographies. Invoquant le fantôme de la diva disparue, Dea Liane devient elle-même une variation d’Asmahan – avec qui elle partage une enfance passée entre Syrie et Liban, et une troublante ressemblance physique. Accompagnée d’un musicien improvisateur, elle imagine l’interview que l’artiste aurait pu donner quelques jours avant sa mort. Rythmée par les ornements baroques de Couperin et les motifs mélancoliques de la voix d’Asmahan, cette vraie-fausse archive prend vie sur scène. Comment la chanteuse parle-t-elle de son goût du risque, de sa quête d’absolu, du monde dans lequel elle vit ? Jouant avec cette parole recomposée, Le cœur au bord des lèvres tente de saisir la pulsation d’une vie fascinante et énigmatique, pour en retrouver l’énergie profondément subversive et la liberté vibrante.
Carte Noire nommée désir
Du 21 au 23 Février 2023
Donner carte blanche à des femmes noires : tel est le point de départ de la création de Rébecca Chaillon. Jouant sur le slogan d’une célèbre marque de café, elle s’entoure de sept performeuses noires pour dynamiter les clichés exotisants et érotisants qui enferment leurs corps dans un carcan de préjugés. Dans un monde édifié par le regard des mâles blancs, comment construire son rapport au désir quand on n’est ni homme, ni blanche ? Comment échapper aux injonctions contradictoires qui vous veulent à la fois inquiétantes et désirables, sauvages et soumises, respectables et infantilisées ? Sur scène, les huit femmes réunissent leurs pratiques artistiques (danse, acrobatie, chant lyrique, céramique, poésie…) pour fabriquer une communauté esthétique et politique. Ensemble, elles bâtissent un rituel jubilatoire de réappropriation des corps, des espaces et des histoires. Dans la colère et le rire, par la puissance des images et le jaillissement de la parole poétique, Carte noire nommée désir montre la voie d’une possible décolonisation des imaginaires.
L’Étang
Du 28 Février au 2 Mars 2023
Se sentant mal aimé, le jeune Fritz simule un suicide pour gagner l’amour de sa mère. Ce drame familial où se cristallise non-dits et culpabilités, est-ce un délire, un fantasme, un souvenir ? Que faut-il lire ou entendre entre les lignes ? Dans L’Étang, pièce de jeunesse du poète suisse Robert Walser, plusieurs niveaux de réalité se superposent, intériorité et extériorité se confondent. La mise en scène de Gisèle Vienne se niche dans les brèches ouvertes par les énigmes du texte, sans vouloir y répondre. Par un jeu subtil sur l’amplification sonore et le silence, la dissociation entre corps et parole, le mouvement et l’immobilisme, elle sème le trouble dans la perception. Aux côtés de poupées à taille humaine, deux comédiennes : Adèle Haenel, en adolescent perturbé et perturbant, et Henrietta Wallberg. Ensemble elles portent les dix voix de la partition textuelle et donnent à voir les énigmes d’une relation filiale pervertie par la violence des normes sociales.
Par Autan
Du 8 au 9 Mars 2023
Du vent d’autan, appelé aussi vent du diable, on dit qu’il peut rendre fou. Fous, les artisans-poètes du Théâtre du Radeau le sont sans doute un peu, si c’est folie que de passer sa vie sur des planches en donnant une forme éphémère à des songes mystérieux. Après Passim (2014), Soubresaut (2017) et Item (2020), l’équipage mené par François Tanguy fait de nouveau naviguer son esquif sur les rives du Doubs pour emporter le public bisontin dans un voyage imaginaire animé par le souffle des vents et des poètes. Avec patience et ivresse se cousent et se rapiècent bribes de mémoire et échos symphoniques, ballet des mots et chœur des objets, turbulence des corps et bouillonnements picturaux, pour ouvrir des horizons qui résonnent dans l’intimité de chacun. Drôlerie et émerveillement, gaieté et nostalgie émergent ainsi d’un paysage scénique en perpétuelle métamorphose, porteur d’émotions esthétiques uniques. Avec Par autan, le Théâtre du Radeau ouvre un espace qui se joue de la tempête, qui joue avec elle pour en faire le refuge du rêve.
Misericordia
Du 20 au 24 Mars 2023
Anna, Nuzza et Bettina élèvent ensemble Arturo, orphelin handicapé. Le plateau, presque nu, est habité par leurs quatre présences et par moments animé par les pauvres objets colorés qui peuplent leur quotidien. Entre disputes explosives et élans d’amour, les trois mères s’interpellent et racontent l’histoire d’Arturo, dans des dialectes âpres et rocailleux. Une histoire faite de violence patriarcale et de solidarité féminine, de détresse atavique et de victoires joyeuses. Interprété par un danseur, le jeune garçon ne sait pas parler, mais il exprime ses joies et ses chagrins, ses espoirs et ses fiertés, par les mouvements de son corps à la fois infirme et virtuose. Le travail scénique d’Emma Dante fait ressortir, dans le corps des interprètes, l’oppression et la dureté du quotidien, mais aussi la lutte pour une vie meilleure. Poétesse d’une Italie du sud qui résiste au poids d’une misère ancestrale, elle signe, avec Misericordia, un conte contemporain où chaque geste est un combat pour l’émancipation.
Ombre (Eurydice parle)
Du 5 au 6 Avril 2023
On connaît l’histoire d’Eurydice, morte deux fois : de la morsure d’un serpent puis du geste inconsidéré de son époux Orphée qui, venu la chercher aux Enfers, enfreint l’interdit et se retourne alors qu’il s’apprête à la ramener à la vie. Et si Eurydice avait exigé qu’il la laisse dans l’ombre ? Sous la plume acérée de la dramaturge autrichienne Elfriede Jelinek, le royaume des morts devient en effet le lieu de l’émancipation féminine. Loin d’un amour aussi astreignant qu’éreintant, des concerts à succès de son sérial-rockeur d’Orphée, la parole d’Eurydice se déploie, la jeune femme entame une existence nouvelle. Après avoir exploré les blessures de l’enfance dans Le Pont du Nord, Marie Fortuit plonge en musique dans ce mythe revisité, qui inverse le topos de la femme abandonnée pour transformer sa solitude en force d’action. À Orphée, surface de fantasmes pour des fans hantés par leur vide, les feux aveuglants de la rampe ; à Eurydice l’obscurité révélatrice d’une vérité crue et sans fard. Avec Ombre (Eurydice parle), la descente aux enfers devient naissance d’une parole poétique libre et sauvage.
Vertige (2001-2021)
Du 25 au 27 Avril 2023
En 2021, Guillaume Vincent rencontre sept jeunes interprètes issus de l’école du Théâtre du Nord. En songeant à tout ce qui a changé depuis sa propre entrée à l’école du Théâtre National de Strasbourg vingt ans plus tôt, il y a de quoi éprouver comme un vertige : des événements qui représentaient alors un séisme politique - écroulement des Tours jumelles, présence de l’extrême-droite au second tour des élections présidentielles – font désormais partie d’une histoire qui se répète. Ensemble, metteur en scène et jeunes comédiens et comédiennes imaginent le parcours de sept personnages, d’origines sociales et géographiques diverses, élèves d’une école de théâtre en 2001. La pièce, qui se déroule sur vingt ans, s’est écrite comme un roman d’apprentissage, un conte initiatique dont les héros et héroïnes font l’expérience de la vie dans ce qu’elle apporte d’enthousiasme, d’altérité, d’humour, d’empathie, d’amertume… S’inspirant des Vagues de Virginia Woolf, d’histoires réelles ou inventées, de vingt ans d’histoire et de plus de deux mille ans de théâtre, la joyeuse compagnie peint, avec Vertige, les transformations intimes d’une troupe en création.
Passé – je ne sais où, qui revient.
Du 3 au 4 Mai 2023
Une troupe de théâtre monte une pièce sur les horreurs de la guerre. La mère d’un des acteurs tente de mettre des mots sur une tragédie familiale enfouie, elle dont le père a disparu à Guelma, en mai 1945, dans la sanglante répression de manifestations algériennes par l’armée française. La mémoire de la mère devient le centre rayonnant d’une écriture poétique faite d’échos et de superpositions. Puisant dans sa propre histoire, Lazare compose en 2007, avec Passé – je ne sais où, qui revient, le premier volet d’une grande fresque tendre et lyrique racontant le parcours d’une famille entre France et Algérie. Recréé aujourd’hui, sous la direction de l’auteur, par une jeune troupe issue de l’école du Théâtre national de Strasbourg, le texte fait résonner l’ici et l’ailleurs, le maintenant et l’autrefois. En dépit du substrat tragique, le spectacle reste une fête : en l’honneur des grands-pères morts, qui rêvaient de justice et de liberté, en l’honneur des batailles perdues, des murs lépreux d’une histoire mal soignée. Ensemble, plusieurs générations prêtent leur voix à la création d’un langage capable de nous libérer, dans la joie, des espaces inconsolables de la mémoire.
Après le silence (Depois do silêncio)
Du 11 au 12 Mai 2023
Peut-on considérer l’esclavage comme un chapitre certes déplorable, mais définitivement clos, d’une histoire coloniale révolue ? La réalité géopolitique d’aujourd’hui ne porte-t-elle pas plutôt les traces indélébiles de chapitre douloureux ? Après Le Présent qui déborde, présenté au CDN de Besançon en 2021, Christiane Jatahy propose une nouvelle tentative de relier le présent au passé, en partant cette fois-ci de son Brésil natal. Après le silence part de l’adaptation du roman Todo arado d’Itamar Vieira Junior, fiction troublante racontée par deux jeunes femmes d’une communauté en lutte pour sa terre, sa liberté et son identité. S’y mêle une recherche documentaire menée auprès des habitants du cœur rural de l’État de Bahia. Dans le spectacle s’entrecroisent fiction et réalité, cinéma et théâtre, questions locales et tendances mondiales, pour interroger le déracinement de millions d’hommes et de femmes et la quête d’un territoire. Sur scène comme à l’écran, de l’inquiétude présente surgit l’espoir, utopique peut-être, d’un terrain à défricher pour l’avenir.
L'Appel Sauvage
Un spectacle du collectif Projet D, librement inspiré de « call of the wild » de Jack London et autres textes
Du 14 au 17 Juin 2023
Sous les yeux du public, devant un énorme écran de toile, une troupe de théâtre d’ombres monte une adaptation de L’appel sauvage de Jack London. Mais les marionnettistes s’interrogent : alors que le roman, à la fin du XIXe siècle, a pour moteur la force animale d’un chien qui retourne à la vie sauvage, il fait abstraction des forces vitales des peuples autochtones qui, depuis des siècles, font l’âme de la région où se déroule l’histoire. Sur scène, le récit est donc entrecoupé de digressions entre interprètes, qui jouent alors leur propre parcours individuel dans la réflexion sur ce qu’on appelle « sauvage ». Accompagnés par un musicien poly-instrumentiste, les jeunes artistes du Projet D construisent collectivement un questionnement sur leur place dans le monde, en tant qu’être humains face à la nature, en tant qu’occidentaux face à des cultures minorisées, en tant qu’individus dans une société. En plein air, musique et jeu théâtral se mêlent aux ombres en mouvement, comme une réminiscence de rituels anciens, pour rythmer la palpitation d’une troupe en pleine exploration vitale et poétique.
Pratique
TDGTDG
CDN Besançon Franche-Comté
Avenue Edouard Droz
Esplanade Jean-Luc Lagarce
25000 Besançon
Information :
accueil@cdn-besancon.fr
03 81 88 55 11
Site internet :
cdn-besancon.fr
w
CDN Besançon Franche-Comté
Avenue Edouard Droz
Esplanade Jean-Luc Lagarce
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