Critique Off. 65 Miles : recoller les morceaux - (16/07/21)

Il n’y a sans doute pas de lieu recelant plus de secrets et de non-dits que la famille. Là où les rapports familiaux existent, se tissent ou se délient, là aussi de cachent des plaies, des douleurs. Ces personnages de la pièce de Matt Hartley sont abîmés, cabossés. Deux frères abandonnés par leurs parents se retrouvent, l’un sort de neuf années de prison pour meurtre, l’autre est instable... Leur poids de souffrances les empêche d’être pères comme ils le voudraient. Ils sont si jeunes et déjà blessés, blessants. Cette lutte permanente pour vivre avec les autres, la mise en scène cadencée de Pamela Ravassard le montre parfaitement. Sa distribution de sept comédiens est juste et l’interprétation qu’ils font de chaque caractère est vraie. Le texte nous sème au début, la pièce parait décousue, puis le puzzle se rassemble et s’assemble. On discerne peu à peu les aspirations de chacun, et le drame qui l’a conduit à douter de lui. Tous cherchent à réparer à leur manière.
Sertis de néons, de grands panneaux réfléchissants se positionnent au gré des scènes autour des protagonistes ; mais n’est-on jamais aussi seul que devant un miroir ? Dans ce drame familial où chacun veut régler ses comptes et se justifier, une tension ne faiblit jamais, nourrie par la création musicale. Une histoire d’êtres humains qui peinent à vivre avec ceux qu’ils aiment en dépit de leurs aspirations fortes. 65 Miles, c’est tout cela
François Varlin


65 Miles, de Matt Hartley, mise en scène Pamela Ravassard, avec Emilie Aubertot, Karina Beuthe Orr, Sébastien Desjours, Stefan Godin, Garlan Le Martelot, Benjamin Penamaria, Emilie Piponnier
Théâtre du Girasole, 24 bis rue Guillaume Puy 84000 Avignon, 04 90 82 74 42, du 7 au 31 juillet à 15h50 - Relâches : 12, 19, 26 juillet



Photo : 65 Miles © Dr


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