Critique In. Kingdom : la petite maison dans la taïga - (9/07/21)

L’entrée en matière est alléchante. Sur la scène rien de moins qu’une rivière, une barque, une forêt, un chalet en bois autour duquel gravitent une dizaine de personnages, des adultes, quatre enfants et même deux vrais chiens ! Des hélicoptères arrivent et déposent sur la scène des caméramen qui vont filmer en direct ce qui se passe dans le chalet, au fond de la forêt ou sur le devant de la scène. Autant dire que l’on attend beaucoup de ce théâtre-film–documentaire sur cette famille française partie s’exiler dans la lointaine Sibérie. Puis progressivement l’ensemble des effets perdent de leur souffle, la partie filmée et projetée sur l’écran à l’arrière de la scène nous détache de l’émotion des personnages, le récit émaillé de multiples secrets de famille perd en crédibilité, et la fable écologiste qui sert de toile de fond peine à s’imposer. C’est dommage car dans cette œuvre à la Dostoïevski il y a de nombreuses pistes de réflexion sur la dimension tragique de nos destinées, l’impossibilité des humains à vivre ensemble et la nécessité d’un monde à réinventer.
Le Kingdom aussi séduisant soit-il dans sa forme et sa mystérieuse atmosphère nordique, laisse le spectateur de l’autre côté de la rivière et des frontières du royaume.
Enric Dausset


Kingdom, d’Anne-Cécile Vandalem. Cour du lycée Saint-Joseph, rue des Lices, Avignon jusqu’au 14 juillet à 22h. Puis du 19 au 22 octobre à Lille, du 9 au 12 novembre à Angers, 18 ou 19 novembre à Lorient.


Photo : Kingdom © Christophe Raynaud de Lage


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