Critique In - MARGUERITE : LE FEU – la révolte d’une esclave oubliée

Il y a une dizaine d’années, à l’occasion d’une visite autour des histoires les moins connues de Montréal, Emilie Monnet découvre le terrible destin de Marguerite Duplessis, une autochtone née en 1718. Esclave depuis son enfance, Marguerite change de maître plusieurs fois jusqu’à ce que son nouveau maître décide de la déporter en Martinique au motif qu’elle est libertine et voleuse. C’est à ce moment là qu’elle se révolte et saisit la Justice pour contester sa situation d’esclave : elle affirme être la fille naturelle de son ancien maître Duplessis dont elle porte le nom et être libre. On est en octobre 1740. Malgré l’aide de juristes et de jésuites bien intentionnés, elle perd son procès et part en Martinique. A partir de là, on perd totalement sa trace.
Passionnée par cette histoire, Emilie Monnet entame un travail documentaire qui prendra dans un premier temps la forme de podcasts. Aujourd’hui, ses recherches donnent lieu à un spectacle avec quatre comédiennes-chanteuses. Dans une scénographie qui évoque la poupe d’un bateau, mais aussi les maisons des esclaves qui brûlent, elles rendent hommage à leur ancêtre entre récit et chant. Le spectacle de toute beauté fait ainsi office de célébration du courage de cette femme, qui fut la première à contester officiellement son statut d’esclave.

Hélène Chevrier
 
Marguerite : le feu, un spectacle d’Emilie Monnet
Théâtre Benoît-XII, 12 rue des Teinturiers 84000 Avignon, jusqu’au 11/07 à 19h



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