Critique In - ECRIRE SA VIE : noir trop noir
Dans Ecrire sa vie, adapté des Vagues, le roman de Virginia Woolf, on suit un groupe de six jeunes gens dans leur passage à l’âge adulte. Dans une première partie d’une heure, on les découvre autour d’une fête organisée pour un de leurs amis, Jacob, et dans une seconde partie également d’une heure, on les retrouve séparément dans les dix années suivant cet événement.
C’est le confinement qui a été à l’origine de ce spectacle. Pauline Bayle, metteuse en scène et directrice du CDN de Montreuil, a rapproché les effets de cette situation inédite sur les jeunes, l’isolement physique et intellectuel dans lequel elle les a précipités, du bouleversement intime et profond qui nous fait quitter l’enfance pour passer à l’âge adulte. Ainsi, les personnages préparent une fête qui sera "la dernière avant le confinement". Et on perçoit déjà chez eux une forme de prescience de ce que l’avenir sera pour eux, l’angoisse de se quitter, de faire sa vie, de faire des choix et surtout de vieillir et de mourir. Car Jacob, pour qui la fête est donnée, ne viendra jamais. Et sa mort éteint définitivement tout espoir parmi ses amis : la seconde partie qui les montre au cours des 10 années suivantes se déroule alors sans décor et sans lumière.
Cette version très sombre de l’œuvre de Virginia Woolf est accentuée par l’interprétation qui en est donnée : si le banquet du début fonctionne plutôt bien, il manque cependant d’entrain sans doute parce que les comédiens disent leur texte en étant détachés de leurs personnages. La fête ne prend pas vraiment, faute de vrai groupe. Or ce détachement comme la noirceur extrême du propos, n’engagent pas le spectateur à entrer en empathie avec les personnages. Le final interminable achève de le perdre au point que même la conclusion qui se veut positive, "les plus belles histoires commencent toujours par un naufrage", ne peut plus le ranimer.
C’est le confinement qui a été à l’origine de ce spectacle. Pauline Bayle, metteuse en scène et directrice du CDN de Montreuil, a rapproché les effets de cette situation inédite sur les jeunes, l’isolement physique et intellectuel dans lequel elle les a précipités, du bouleversement intime et profond qui nous fait quitter l’enfance pour passer à l’âge adulte. Ainsi, les personnages préparent une fête qui sera "la dernière avant le confinement". Et on perçoit déjà chez eux une forme de prescience de ce que l’avenir sera pour eux, l’angoisse de se quitter, de faire sa vie, de faire des choix et surtout de vieillir et de mourir. Car Jacob, pour qui la fête est donnée, ne viendra jamais. Et sa mort éteint définitivement tout espoir parmi ses amis : la seconde partie qui les montre au cours des 10 années suivantes se déroule alors sans décor et sans lumière.
Cette version très sombre de l’œuvre de Virginia Woolf est accentuée par l’interprétation qui en est donnée : si le banquet du début fonctionne plutôt bien, il manque cependant d’entrain sans doute parce que les comédiens disent leur texte en étant détachés de leurs personnages. La fête ne prend pas vraiment, faute de vrai groupe. Or ce détachement comme la noirceur extrême du propos, n’engagent pas le spectateur à entrer en empathie avec les personnages. Le final interminable achève de le perdre au point que même la conclusion qui se veut positive, "les plus belles histoires commencent toujours par un naufrage", ne peut plus le ranimer.
Hélène Chevrier
Ecrire sa vie, d’après Virginia Woolf, mise en scène Pauline Bayle, avec Hélène Chevallier, Guillaume Compiano, Viktoria Kozlova, Loïc Renard, Jenna Thiam, Charlotte Van Bervesselès. Cloître des Carmes, Avignon, 04 90 14 14 14, jusqu’au 16/07
Dernières actus--------------------------------------------
-----------