Critique In. La dernière nuit du monde : privés de rêve - (9/07/21)
Comme souvent, Laurent Gaudé imagine une intrigue fragmentée entre plusieurs événements qui n’ont apparemment pas de lien entre eux mais dont la concomitance est prémonitoire. Ainsi dans La dernière nuit du monde, l’humanité s’apprête à fêter sa dernière nuit "normale" avant de prendre une pilule miracle contractant le sommeil en 45 minutes pour gagner du temps de vie. L’homme chargé de "faire passer la pilule" (Fabrice Murgia) apprend cette même nuit que sa compagne va disparaître…
Toutes les thématiques liées au sommeil traversent le spectacle comme la mort ou le rêve. Car alors même que le narrateur s’apprête à prendre le contrôle du sommeil, la magie du rêve lui échappe à travers la figure de son amour qui s’évanouit sans laisser de trace.
Présentée avec tous les apparats d’une histoire de science fiction où des séquences vidéo distillent de la catastrophe dans la réalité du récitant, La dernière nuit du monde est avant tout un hymne à la liberté de rêver et à la liberté tout simplement.
Hélène Chevrier
La dernière nuit du monde, texte Laurent Gaudé, mise en scène Fabrice Murgia, avec Fabrice Murgia, Nancy Nkusi
Cloître des Célestins, 84000 Avignon, jusqu’au 13 juillet
Puis au Cloître des Carmes, 84000 Avignon du 17 au 20 juillet
Photo : La dernière nuit du monde © Kurt Van Der Elst