Le bel hommage à Molière - (16/01/25)

Salle Richelieu, la représentation du Malade imaginaire mis en scène par Claude Stratz vient de s’achever ce mercredi 15 janvier, et avec elle se sont envolés l’humour burlesque mêlé de douce mélancolie qui habite Guillaume Gallienne en Argan et tous ses partenaires (Julie Sicard, épatante Toinette, Noam Morgensztern, désopilant Thomas Diafoirus notamment).
Voilà que, dans le même décor se tiennent là, droit devant nous, joyeux et fiers, les acteurs de la troupe presque au complet -Dominique Blanc ou Christian Hecq par exemple manquaient à l’appel- pour célébrer le rituel Hommage à Molière. Tradition qui remonte à 1773 et la célébration du centenaire de sa mort, et qui essaima dans nombre de salles, grandes scènes nationales autant que petites salles en province. Aujourd’hui la Comédie-Française est logiquement la seule à avoir conservé l’immuable rituel.
Sociétaires, pensionnaires, jeunes comédiens et comédiennes de l’Académie sont tous parés de leur costume du moment. Guillaume Gallienne dans sa drôle de tunique d’Argan, Jérémy Lopez en Suicidé, Marina Hands en Dona Prouheze ou Nicolas Chupin en Cyrano… Devant le buste du patron de la vénérable maison, comme le veut la tradition en ce jour anniversaire (403e anniversaire de son baptême, en l’église Saint-Eustache à Paris), ils se relaient, des plus jeunes aux plus aguerris, pour finir par Thierry Hancisse, doyen de la troupe. Badins ou sérieux, profonds ou légers, émouvants ou drôles, ils esquissent un mot, un geste, une longue tirade signée Molière, pendant que le public s’amuse à essayer de retrouver de quelle pièce elle est extraite. "Il est si doux de vivre. On ne meurt qu’une fois et c’est pour si longtemps", glisse Didier Sandre, pendant que Clément Hervieu-Léger clame, colère, "Le petit chat est mort" et Birane Ba se réjouit : "Cela n’est-il pas merveilleux que nous voilà ici", accueilli par de longs applaudissements. Thierry Hancisse présente les nouveaux pensionnaires -Edith Proust et Thierry Godard-, évoque la mémoire de Roland Bertin et Tania Torrens, récemment disparus et rend un vibrant hommage à Anne Kessler, tout juste nommée sociétaire-honoraire, qui vient de quitter les lieux et lâche en souriant : "Parfois on sort les pieds devant, moi je suis bien debout sur mes pieds". Elle a toute une (nouvelle) vie devant elle.

Nedjma Van Egmond


photo : Vincent Pontet coll Comédie-Française

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