(06/03/14) - Fabrice Murgia : Ghost Road au Festival Exit
Pour monter Dieu est un DJ, une pièce que Falk Richter a écrite à partir de ses souvenirs d’un voyage le long de la mythique Route 66 qui relie Chicago à Los Angeles, Fabrice Murgia a suivi les traces de son auteur aux Etats-Unis.
"Il fallait que je tourne des images dans un village dont il parle dans la pièce et j’ai découvert une ville fantôme". Depuis qu’une autoroute l’a doublée, la Route 66 a été désertée, reclassant à l’état d’inutilité les commerces et motels qui l’encadraient. C’est devenu comme une espèce de Las Vegas abandonnée avec des gens qui s’accrochent à leur petit motel. "J’ai rencontré des êtres qui sont dans un refus total de la société". C’est à ce moment là qu’il décide de consacrer des portraits à tous ces gens qui ont choisi de vivre dans ces zones désertiques. "Ce sont des gens qui ont besoin d'être dans des endroits qui leur ressemblent parce qu'ils sont désertés en eux-mêmes".
Ce sera Ghost Road, un spectacle documentaire écrit sur le terrain à partir d’interviews. "Je suis reparti avec la comédienne Viviane de Muynck en voyage dans des villes fantômes de l'Ouest américain. Avec Viviane, qui n'a pas du tout le même âge que moi, cela a donné avec les gens qu’on a rencontrés des discussions passionnantes".
Sur scène, on est tantôt au spectacle, tantôt au cinéma, lorsqu’un immense écran se déploie et vient projeter les images des interviews réalisées.
Le choix de Viviane de Muynck, inoubliable dans La Chambre d’Isabella et La Poursuite du Vent, s’imposait pour tenir ce personnage très coloré. "Je cherchais une actrice capable de tenir un monologue sous tension pendant 1h20 de spectacle et qui soit plus âgée. Elle a ce côté beat génération qui m'importait beaucoup par rapport à ce que racontait le spectacle. Elle a vécu ce rêve d’un ailleurs différent en travaillant avec des compagnies comme le Wooster Group. Et puis elle a l’avantage de parler plusieurs langues dont le néerlandais et le français, ce qui était pratique pour tourner le spectacle en France".
A ses côtés, la diva Jacqueline Van Quaille, qui n’avait pas chanté depuis vingt ans. "Il a fallu qu’elle aille chercher cette voix qui appartient à une autre époque, qu’elle se batte pour atteindre la note. Ça trahit quelque chose de très fragile qui s’accorde avec la musique et l’histoire. Et puis, avec Viviane, elles ont le même profil et portent le même costume sur scène. On a voulu créer une sorte de doubles".
Ghost Road s’inscrit dans un triptyque autour du documentaire-fiction. "Dans le premier, celui-ci, on voulait parler de l'économie et de la conscience au temps. Dans le second, on a choisi le Chili pour parler de la conscience politique. Et dans le dernier on voudrait partir à Fukushima pour parler d'une conscience écologique".
Hélène Chevrier
Ghost Road, texte et mise en scène de Fabrice Murgia, musique et installation sonore de Dominique Pauwels, avec Viviane De Muynck et Jacqueline Van Quaille (chant)
Mac, 1 place Salvador Allende 94000 Créteil, 01 45 13 19 19, du 6 au 8 mars
(En photo : Fabrice Murgia par Jean-François Ravagnan)
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Ce sera Ghost Road, un spectacle documentaire écrit sur le terrain à partir d’interviews. "Je suis reparti avec la comédienne Viviane de Muynck en voyage dans des villes fantômes de l'Ouest américain. Avec Viviane, qui n'a pas du tout le même âge que moi, cela a donné avec les gens qu’on a rencontrés des discussions passionnantes".
Sur scène, on est tantôt au spectacle, tantôt au cinéma, lorsqu’un immense écran se déploie et vient projeter les images des interviews réalisées.
Le choix de Viviane de Muynck, inoubliable dans La Chambre d’Isabella et La Poursuite du Vent, s’imposait pour tenir ce personnage très coloré. "Je cherchais une actrice capable de tenir un monologue sous tension pendant 1h20 de spectacle et qui soit plus âgée. Elle a ce côté beat génération qui m'importait beaucoup par rapport à ce que racontait le spectacle. Elle a vécu ce rêve d’un ailleurs différent en travaillant avec des compagnies comme le Wooster Group. Et puis elle a l’avantage de parler plusieurs langues dont le néerlandais et le français, ce qui était pratique pour tourner le spectacle en France".
A ses côtés, la diva Jacqueline Van Quaille, qui n’avait pas chanté depuis vingt ans. "Il a fallu qu’elle aille chercher cette voix qui appartient à une autre époque, qu’elle se batte pour atteindre la note. Ça trahit quelque chose de très fragile qui s’accorde avec la musique et l’histoire. Et puis, avec Viviane, elles ont le même profil et portent le même costume sur scène. On a voulu créer une sorte de doubles".
Ghost Road s’inscrit dans un triptyque autour du documentaire-fiction. "Dans le premier, celui-ci, on voulait parler de l'économie et de la conscience au temps. Dans le second, on a choisi le Chili pour parler de la conscience politique. Et dans le dernier on voudrait partir à Fukushima pour parler d'une conscience écologique".
Hélène Chevrier
Ghost Road, texte et mise en scène de Fabrice Murgia, musique et installation sonore de Dominique Pauwels, avec Viviane De Muynck et Jacqueline Van Quaille (chant)
Mac, 1 place Salvador Allende 94000 Créteil, 01 45 13 19 19, du 6 au 8 mars
(En photo : Fabrice Murgia par Jean-François Ravagnan)